C’est décidée
– les vents sont cléments, on prend la sortie côté mer à Ste-Augustine en
Floride direction Charleston en Caroline du Sud, 24 heures plus tard. Une nuit en mer c’est pas si mal et on
sauvera beaucoup de millage en piquant directement plutôt que d’emprunter la
route sinueuse de l’ICW à travers la Géorgie.
Cet état est d’ailleurs reconnu pour le piètre entretien du dragage de
ses eaux.
Jusqu’à
présent tout va bien. Un détail a été
oublié : l’heure de la marée haute de l’entrée de Charleston. Il faut donc considérer l’heure de départ à
marée haute et l’heure d’arrivée encore à marée haute. Inconciliable. Qu’à cela ne tienne – on entrera au prochain
bras de mer. Donc, ce sera Little River
près de Myrtle Beach pour un voyage de 2 nuits.
C’est un
départ. Le vent grand largue, la vague
une longue houle et nous relaxons, confiant du bon déroulement de notre
expédition. Ah! Si c’était toujours
comme aujourd’hui, on partirait pour le bout du monde… Après avoir senti un petit inconfort dû
probablement à l’excitation d’un départ un peu précipité, le malaise s’est vite
dissipé après un bon Canada Dry. Marc,
lui, est en pleine forme, il met même la canne à pêche à l’eau. On dîne et on soupe assez agréablement. Vers minuit, le vent tourne vers le Sud et la
vague davantage formée qu’au départ fait rouler le bateau inconfortablement. Notre bel optimisme se perd, le moral s’effrite
avec la fatigue. Le tapage des voiles et
le bruit du pilote automatique rend les quarts de repos impossibles. Le lendemain, Marc est incapable de manger et
la nuit suivante est encore pire. Une
nuit entière à moitié assise, le cou cassé, à cogner des clous, une main
agrippée au câblage afin de ne pas glisser lorsque la vague vient cogner. Interminable!
ENFIN,
Little River nous accueille en son sein calme.
Allongés dans la couchette, l’estomac à l’envers pour 1 à 2 journées, on
relaxe enfin. Le bilan est simple et se
résume en deux mots : PU JAMAIS!!
Et, entre vous et moi, on est chanceux d’être arrivé sain et sauf à ce fameux
port!?
Le capitaine
se dit que finalement : on est bien sur le plancher des vaches!
No comments:
Post a Comment