1er décembre
2013 – La fenêtre s’est ouverte, il faut sauter! Je parle de la fenêtre météo que l’on attend
depuis 1 semaine. Les dépressions sont
passées et les vents diminuent. Règle no
1 : ne jamais s’aventurer dans le Gulf Stream lorsque des vents puissants
du Nord sont annoncés (plus de 15 nœuds) parce que le Gulf Stream est un fort
courant du Sud d’environ 2 à 3 nœuds et s’il vient rencontrer des belles vagues
formées par les vents du Nord alors là tu es dans le trouble - c’est le
chaos. Les prévisions météo nous donnent
des vents du Nord-Est de 12 nœuds avec
des vagues de 3 à 4 pieds et des vents
faiblissant pendant la nuit, ce qui est potable.
On quitte
donc West Palm Beach par l’entrée de Lake Worth. En s’engageant par ce goulot pour aboutir
dans l’océan, on se sent tout-à-coup bien petit : un court grain et des
vagues énormes nous accueillent. Comme
si on voulait éprouver le marin en lui demandant es-tu bien prêt? Mais c’est normal que les passages soient
rock’n roll car la mer en s’engouffrant dans le goulot et rencontrant des courants
formés par les marées devient tumultueuse.
La grand-voile est déjà en fonction, on hisse le génois et Mirliflore
prend son envol. On a décidé de faire du
Sud le long de la côte floridienne et laisser ainsi le temps à la vague de
diminuer dans le Gulf Stream. Tout va
bien jusqu’au Nord de Hillsboro inlet lorsque le vent décide de ne plus
adonner. On décide donc de bifurquer
vers notre destination : les Bahamas.
Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsque tu entreprends de traverser le
Gulf Stream tu dois considérer la force du courant qui te déporte vers le Nord,
d’où un point de départ plus au Sud que ton point d’arrivée.
Cette
traversée devait être de la petite bière, mais lorsqu’on est trop confiant on
peut avoir de mauvaises surprises… Le
vent n’a jamais diminué et en plus la pluie s’est mise de la partie. Aux petites heures du matin j’étais tannée,
transie d’humidité et le capitaine mal en point avec un mal de mer. Mercis à mes Julien : j’ai retrouvé ma
musique de Julien Clerc qui m’a porté pour quelques heures : me faisant
oublier les quarts qui s’éternisent. Et
j’ai vu des ballons sur l’eau (et ce n’était pas la première fois); alors je
voulais dire aux petits enfants qui pleurent la perte de leurs beaux
ballons multicolores à l’hélium : « ne pleurez plus petits enfants,
vos ballons flottent sur l’océan, ils font rêver les marins et amusent les
dauphins ». Vers 3h00, on laisse
finalement l’océan pour entrer sur le Great Bahamas Bank et on jette l’ancre
vers 4h00 a.m. à l’est de Hen & Chickens au milieu de nulle part. Le banc n’est pas calme mais on s’en
contentera. Quelqu’un m’avait déjà posé
la question : « mais ne peux-tu pas simplement mettre l’ancre
n’importe où lorsque tu navigues? », j’avais alors expliqué que tu veux
une baie qui te protégera des vagues, un fond adéquat et une profondeur que ton
ancre peut atteindre. Normalement
lorsque tu t’éloignes des côtes les fonds se creusent drastiquement mais ici
aux Bahamas il y a de vastes bancs à perte de vue d’environ 5 mètres de
profondeur et si en plus le temps est calme alors tu peux jeter ta pioche,
comme dit Claude du réseau du capitaine, n’importe où – c’est assez
particulier!
Après un
petit repos on quitte lundi vers midi et on jette l’ancre sur le banc près de
Mackie shoal, à la fin du jour. Mardi, la
mer est d’huile, on se rend à moteur jusqu’à Chub Cay aux Berrys. Nous voyons des dauphins s’amuser au loin,
ils nous ont entendus car en voilà deux qui viennent faire la course avec le
bateau puis un autre groupe de deux viennent prendre la relève!
LE SEUL GEIKO QUE J'AIME SUR MON BATEAU!
Histoire de langouste .......... à venir!!