Friday, December 13, 2013

C'EST UN DÉPART


1er décembre 2013 – La fenêtre s’est ouverte, il faut sauter!  Je parle de la fenêtre météo que l’on attend depuis 1 semaine.  Les dépressions sont passées et les vents diminuent.  Règle no 1 : ne jamais s’aventurer dans le Gulf Stream lorsque des vents puissants du Nord sont annoncés (plus de 15 nœuds) parce que le Gulf Stream est un fort courant du Sud d’environ 2 à 3 nœuds et s’il vient rencontrer des belles vagues formées par les vents du Nord alors là tu es dans le trouble - c’est le chaos.  Les prévisions météo nous donnent  des vents du Nord-Est de 12 nœuds avec des vagues de 3 à 4 pieds  et des vents faiblissant pendant la nuit, ce qui est potable.

On quitte donc West Palm Beach par l’entrée de Lake Worth.  En s’engageant par ce goulot pour aboutir dans l’océan, on se sent tout-à-coup bien petit : un court grain et des vagues énormes nous accueillent.  Comme si on voulait éprouver le marin en lui demandant es-tu bien prêt?  Mais c’est normal que les passages soient rock’n roll car la mer en s’engouffrant dans le goulot et rencontrant des courants formés par les marées devient tumultueuse.  La grand-voile est déjà en fonction, on hisse le génois et Mirliflore prend son envol.  On a décidé de faire du Sud le long de la côte floridienne et laisser ainsi le temps à la vague de diminuer dans le Gulf Stream.  Tout va bien jusqu’au Nord de Hillsboro inlet lorsque le vent décide de ne plus adonner.  On décide donc de bifurquer vers notre destination : les Bahamas.  Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsque tu entreprends de traverser le Gulf Stream tu dois considérer la force du courant qui te déporte vers le Nord, d’où un point de départ plus au Sud que ton point d’arrivée.

Cette traversée devait être de la petite bière, mais lorsqu’on est trop confiant on peut avoir de mauvaises surprises…  Le vent n’a jamais diminué et en plus la pluie s’est mise de la partie.  Aux petites heures du matin j’étais tannée, transie d’humidité et le capitaine mal en point avec un mal de mer.  Mercis à mes Julien : j’ai retrouvé ma musique de Julien Clerc qui m’a porté pour quelques heures : me faisant oublier les quarts qui s’éternisent.  Et j’ai vu des ballons sur l’eau (et ce n’était pas la première fois); alors je voulais dire aux petits enfants qui pleurent la perte de leurs beaux ballons multicolores à l’hélium : « ne pleurez plus petits enfants, vos ballons flottent sur l’océan, ils font rêver les marins et amusent les dauphins ».  Vers 3h00, on laisse finalement l’océan pour entrer sur le Great Bahamas Bank et on jette l’ancre vers 4h00 a.m. à l’est de Hen & Chickens au milieu de nulle part.  Le banc n’est pas calme mais on s’en contentera.  Quelqu’un m’avait déjà posé la question : « mais ne peux-tu pas simplement mettre l’ancre n’importe où lorsque tu navigues? », j’avais alors expliqué que tu veux une baie qui te protégera des vagues, un fond adéquat et une profondeur que ton ancre peut atteindre.  Normalement lorsque tu t’éloignes des côtes les fonds se creusent drastiquement mais ici aux Bahamas il y a de vastes bancs à perte de vue d’environ 5 mètres de profondeur et si en plus le temps est calme alors tu peux jeter ta pioche, comme dit Claude du réseau du capitaine, n’importe où – c’est assez particulier! 

Après un petit repos on quitte lundi vers midi et on jette l’ancre sur le banc près de Mackie shoal, à la fin du jour.  Mardi, la mer est d’huile, on se rend à moteur jusqu’à Chub Cay aux Berrys.  Nous voyons des dauphins s’amuser au loin, ils nous ont entendus car en voilà deux qui viennent faire la course avec le bateau puis un autre groupe de deux viennent prendre la relève!








                          LE SEUL GEIKO QUE J'AIME SUR MON BATEAU!





Histoire de langouste ..........   à venir!!