Saturday, February 23, 2013


LE MORNE CHAMPAGNE, Anse d’Arlet, Martinique

Le morne Champagne se dresse entre la Grande Anse d’Arlet et la Petite Anse d’Arlet.  Il est 11h30, une heure stupide pour aller s’exposer, mais bon.  L’ascension du mont me coupe le souffle à plusieurs reprises, je m’arrête et cherche l’air, la journée est chaude et la terre dégage son trop plein de chaleur comme pour me voler le peu d’air qui m’entoure.  Inspirer … expirer … mes poumons ne sont pas assez gros et je peine à retrouver mon rythme.  Mon compagnon de marche me subit comme un fardeau loin devant, hors de vue.  Je pense alors à Fred Pellerin qui chante les paroles de Félix Leclerc : mon fardeau, ma chaleur…  Mais je ne m’efforce pas de le suivre il faut écouter son cœur qui pompe et le mien me dit de ralentir. 

Vivement les petites descentes et le terrain plat!  La brise que je cueille comme un cadeau et qui m’apaise.
Ah voilà l’autre versant et la vue, splendide!  Une vraie carte postale avec les eaux turquoise et les bateaux ancrés dans la Petite Anse d’Arlet.

Le repos est de courte durée et c’est reparti; pas d’apitoiement on est là pour se booster le cardio alors en avant les braves!  Oh …. Ce n’est pas facile, la pente me semble si abrupte, interminable.  Je gravis petit à petit le Morne Champagne et m’émerveille devant cette nature qui en éruption un jour à dessiner ce chemin pavé de noir, cette coulée qui semble n’être là que pour paver ma route, être agréable à mes pas.  Chaque caillou ayant été disposé pour faciliter mon voyage.  N’empêche que je suis à bout de souffle!!  Et je me jure bien de ne pas fumer ce soir.  Bon ok je l’avoue honteusement, je me suis achetée un paquet de cigarette légère Eva, mais il va me durer un mois et puis ça faisait des années que je n’avais pas failli.  C’était pour fêter mes 49 ans, belle façon de se gâter, en effet …

Pour se récompenser, on s’arrête à la superette pour une bouteille d’Orangina et le monsieur qui y travaille nous met en garde contre avec cette chaleur et dit qu’il ne conseille pas à tout le monde de faire cette ascension, ce n’est pas une petite balade.  Alors moi, d’entendre ça, je suis réconfortée dans mon épuisement.

Mon compagnon de route ne semble pas si exténué, il ramera au retour comme à l’allée jusqu’au bateau, en plus.  Et le vent qui souffle ardemment ces jours-ci, mais le capitaine est motivé à se mettre en forme.  Le CROSSAG, centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, Antilles-Guyane, a d’ailleurs émis à plusieurs reprises hier un bulletin spécial : SEACURITY-SEACURITY-SEACURITY mer forte dans les canaux avec des vagues de 4 mètres et des vents de 35 nœuds.  Ce n’est donc pas vraiment le temps de traverser d’une île à l’autre, les canaux étant cet espace où la mer Atlantique vient se marier avec la mer des Caraïbes de manière parfois très explosive, n’oublions pas que c’est l’hiver aussi dans les Antilles et ce même je sue à faire du petit point!!


 
Je me suis embarqué sur un vaisseau qui danse
Et roule bord sur bord et tangue et se balance,
Mes pieds ont oublié la terre et ses chemins
Les vagues souples m'ont appris d'autres cadences
Plus belles que le rythme las des chants humains.

A vivre parmi vous, hélas !
Avais-je une âme ?
Mes frères, j'ai souffert
Sur tous vos continents

A vivre parmi vous, hélas !
Avais-je une âme ?
Mes frères, j'ai souffert
Sur tous vos continents

Je ne veux que la mer, je ne veux que le vent
Pour me bercer, comme un enfant, au creux des lames.
Hors du port qui n'est plus qu'une image effacée
Les larmes du départ ne brûlent plus mes yeux
Je ne me souviens pas de mes derniers adieux

Ô ma peine, ma peine où vous ai-je lassée ?
Voilà, je suis parti plus loin que les Antilles
Vers des pays nouveaux lumineux et subtils
Je n'emporte avec moi pour toute pacotille
Que mon coeur
Mais les sauvages en voudront-ils ?

Ô ma peine, ma peine où vous ai-je lassée ?
Voilà je suis parti plus loin que les Antilles
Vers des pays nouveaux lumineux et subtils
Je n'emporte avec moi pour toute pacotille
Que mon coeur

Que mon coeur

Mais en voudront-ils ?

Je me suis embarqué sur un vaisseau qui danse
Paroles: Jean de la Ville de Mirmont. Musique: Julien Clerc note: Adaptation d'un poème du 19ème siècle, mis en musique à l'origine par Gabriel Fauré




jklllll

Monday, February 18, 2013


ANSE D’ARLET, MARTINIQUE

Voilà un autre joli mouillage, cependant ils viennent tout juste d’installer tout plein de coffres d’amarrage obligatoires.  Et malheur, notre première nuit se passe sous le tambour de la grosse boule (ou coffre d’amarrage) qui vient marteler la coque de Mirlifore.  Puis il y a les autres claquements que la houle vient nous offrir pour bien ruiner notre sommeil.  Pourquoi diable a-t-on déménagé; on était si bien ancré à Ste-Anne!  Ah oui, pour aller au cinéma!

On a rencontré par hasard au Marin, Martinique, un couple de Suisse qui était nos voisins à Spice Island à Grenade, là où nous avions entreposé le bateau en mai dernier.  C’est eux qui nous ont décrit le vieux cinéma d’Anse d’Arlet, un des trois derniers de la Martinique qui en comptait une vingtaine auparavant.  C’est une petite salle où le placier, vieil homme digne, la bobine sous le bras vient t’accueillir.  Et qu’est-ce qu’on entend avant la projection?  Raymond Lévesque, Robert Charlebois et Richard Séguin, pour nous les Québécois; c’est pas magnifique!  Le film, lui, l’est moins : le dernier Batman, et nos amis Suisse qui détestent les films américains !







 Voici le cinéma, le guichet consiste en une petite ouverture au niveau de la taille.
Le poète Aimé Césaire est très populaire.


C’est fête au village, le Carnaval bat son plein!







JARDIN DE BALATA (sur les hauteurs de Fort-de-France)

En 1982, Jean-Philippe Thoze, horticulteur, paysagiste et artiste revient sur les traces de son enfance dans la maison créole de ses grands-parents.  Naîtra alors une passion qui le mènera aux quatre coins du monde.  Sa philosophie : un jardin doit suggèrer une émotion.




























Wednesday, February 6, 2013

LES PHOTOS SUIVANTES SONT POUR LANGIS SEULEMENT




MERCI Langis pour les belles marches, elles sont super confortables pour les pieds!!
Nous avons dû arrondir les bouts car le dinghy accrochait.

                        VISITE DE LA MARTINIQUE EN VOITURE

La Martinique est très bien subventionnée par la mère-patrie et ça se voit.  Les infrastructures routières sont impeccables.  Évitez les routes secondaires en montagne qui peuvent être inondées et ma foi assez épeurantes avec leur tournant très serré.

Le coût des denrées nous semble raisonnable, mais lorsqu’on multiplie par 1,37 qui correspond au taux de change ce n’est plus aussi bon marché qu’il n’y paraît, enfin pour nous.  Je ne peux résister à la tentation et je me procure le Marie-Claire et le Paris Match pour seulement 2.50 euro; quand on pense que l’on paie 6,50$ au Canada!

La végétation est luxuriante; les plantations sont à perte de vue, c’est le pays de la banane et de la canne à sucre!






Le Château Dubuc

C’est en 1657 que le normand Pierre Dubuc débarque en Martinique et participe à plusieurs expéditions contre les indiens Caraïbes et reçoit en récompense une concession dans la région de Trinité où il s’installe en 1671.

C’est son petit-fils Louis Dubuc du Galion qui fixe dans la pierre la puissance de cette famille en construisant l’habitation Caravelle qui deviendra Le Château Dubuc.  L’importance des dépôts en particulier et l’isolement de l’habitation en bordure de la Baie du trésor, laissent supposer la pratique d’autres activités que la production de sucre telles que contrebande et trafic d’esclaves.

Après une activité florissante durant le 18e siècle, le Château décline suite au terrible cyclone de 1766 et à la gestion désastreuse découlant de la participation des Dubuc à différents combats contre les anglais.




















La bonne marche du château était assurée par les nombreux esclaves : esclaves-chasseurs, esclaves-pêcheurs, jardiniers, etc.  En plus de la canne à sucre, on cultivait le manioc avec lequel on faisait la farine, les patates et les ignames.




Ils ont même construit leur propre cachot.

La canne à sucre était broyée par un carrousel de bois que deux bœufs faisaient tourner.

Un esclave engageait la canne dans les rouleaux et on récoltait ainsi le vesou, nom créole du jus de la canne à sucre.   On faisait ensuite chauffer le liquide dans des immenses cuves.








VILLE DE ST-PIERRE (partie nord-ouest de l’île)

En 1902, St-Pierre était la capitale de la Martinique, surnommée « le petit Paris des Antilles » avec ses 30 000 habitants et une douzaine de sociétés rhumières.

On peut voir sur les photos les vestiges du théâtre martiniquais et imaginer les biens nantis déambulant dans leurs beaux habits.

Le 8 mai 1902, le réveil du volcan de la montagne Pelée est fulgurant, en quelques minutes une nuée ardente gigantesque s’élève dans les airs et anéantit toute vie dans la ville jusqu’aux bateaux mouillés dans la rade.















Fait incroyable, le seul survivant fût un prisonnier protégé par sa cellule de pierre.


Rhum Depaz

La malheureuse famille Depaz disparaît à l’exception de Victor Depaz qui à l’âge de 8 huit avait été expédié à Bordeaux pour son éducation.  Il apprendra la terrible nouvelle par câblogramme.

Ses études terminées, orphelin et ruiné, Victor décide de partir s’établir au Canada mais il veut d’abord aller se recueillir à St-Pierre, berceau de son enfance et tombeau de toute sa famille.  Devant ce paysage de ruine et de cendre au pied de la majestueuse Montagne Pelée à laquelle se rattachent tant de souvenirs, face à la mer des Caraïbes, il sait qu’il ne pourra plus repartir.   Il s’engage dans une distillerie locale afin d’acquérir de l’expérience et marie la fille du propriétaire avec qui il aura 11 enfants.  Victor Depaz rachète 521 hectares en friche et à la date symbolique du 8 mai 1917 il met en route la distillerie qu’il a fait construire pour broyer la canne à sucre qu’il a remis en culture sur les flancs de la Montagne Pelée.  Les éléments gagnant sont réunis : une eau de source de montagne abondante, de riches terres volcaniques et une bonne main-d’œuvre.  Le site de la rhumerie Depaz est vraiment magnifique!





















MONTAGNE PELÉE
Altitude de 1397 mètres, éruption en 1902.  Tout là haut la baisse de température est impressionnante.










RHUM ST-JAMES
















Vous aurez compris que si vous aimez le rhum ou si vous voulez découvrir cette boisson, il faut venir dans les Antilles!  En Martinique, le commerce y est florissant, une distillerie n’attend pas l’autre.




Nos voisins américains

Marc est très occupé ces jours-ci avec Dan, son ami américain.  Ce dernier a besoin de faire livrer un colis des États-Unis, il doit voir un notaire et puis surtout il ne doit absolument pas manquer le superbowl …   Selon Marc pour eux le français  c’est comme si tu leur parlais en chinois, alors il fait les démarches pour eux, avec assez de patience (la plupart du temps).  Ces chers américains sont quelque peu paralysés par le français qui leur semble du chinois.  Le pire c'est qu'ils stressent pour rien - la plupart des gens baragouinent l’anglais, enfin …