LE MORNE
CHAMPAGNE, Anse d’Arlet, Martinique
Le morne
Champagne se dresse entre la Grande Anse d’Arlet et la Petite Anse
d’Arlet. Il est 11h30, une heure stupide
pour aller s’exposer, mais bon.
L’ascension du mont me coupe le souffle à plusieurs reprises, je
m’arrête et cherche l’air, la journée est chaude et la terre dégage son trop
plein de chaleur comme pour me voler le peu d’air qui m’entoure. Inspirer … expirer … mes poumons ne sont pas
assez gros et je peine à retrouver mon rythme.
Mon compagnon de marche me subit comme un fardeau loin devant, hors de
vue. Je pense alors à Fred Pellerin qui
chante les paroles de Félix Leclerc : mon fardeau, ma chaleur… Mais je ne m’efforce pas de le suivre il faut
écouter son cœur qui pompe et le mien me dit de ralentir.
Vivement les
petites descentes et le terrain plat! La
brise que je cueille comme un cadeau et qui m’apaise.
Ah voilà
l’autre versant et la vue, splendide!
Une vraie carte postale avec les eaux turquoise et les bateaux ancrés
dans la Petite Anse d’Arlet.
Le repos est
de courte durée et c’est reparti; pas d’apitoiement on est là pour se booster
le cardio alors en avant les braves! Oh
…. Ce n’est pas facile, la pente me semble si abrupte, interminable. Je gravis petit à petit le Morne Champagne et
m’émerveille devant cette nature qui en éruption un jour à dessiner ce chemin
pavé de noir, cette coulée qui semble n’être là que pour paver ma route, être
agréable à mes pas. Chaque caillou ayant
été disposé pour faciliter mon voyage.
N’empêche que je suis à bout de souffle!! Et je me jure bien de ne pas fumer ce
soir. Bon ok je l’avoue honteusement, je
me suis achetée un paquet de cigarette légère Eva, mais il va me durer un mois
et puis ça faisait des années que je n’avais pas failli. C’était pour fêter mes 49 ans, belle façon de
se gâter, en effet …
Pour se
récompenser, on s’arrête à la superette pour une bouteille d’Orangina et le
monsieur qui y travaille nous met en garde contre avec cette chaleur et dit qu’il
ne conseille pas à tout le monde de faire cette ascension, ce n’est pas une
petite balade. Alors moi, d’entendre ça,
je suis réconfortée dans mon épuisement.
Mon
compagnon de route ne semble pas si exténué, il ramera au retour comme à
l’allée jusqu’au bateau, en plus. Et le
vent qui souffle ardemment ces jours-ci, mais le capitaine est motivé à se
mettre en forme. Le CROSSAG, centre
régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, Antilles-Guyane, a
d’ailleurs émis à plusieurs reprises hier un bulletin spécial :
SEACURITY-SEACURITY-SEACURITY mer forte dans les canaux avec des vagues de 4
mètres et des vents de 35 nœuds. Ce
n’est donc pas vraiment le temps de traverser d’une île à l’autre, les canaux
étant cet espace où la mer Atlantique vient se marier avec la mer des Caraïbes
de manière parfois très explosive, n’oublions pas que c’est l’hiver aussi dans
les Antilles et ce même je sue à faire du petit point!!